Voilà un millésime difficile à réaliser. L’année 1999 enchaîna un hiver doux, un été ensoleillé mais froid et un mois de septembre radieux qui sauva probablement les vendanges. La fraîcheur - une constante pour Cos d’Estournel – est ici très présente, due à une forte minéralité qui ressort. Le vin, classique, joue sur son côté caressant.
Entre Pauillac et St-Estèphe, la colline de Cos s'élève à vingt mètres au-dessus de la gironde, elle profite d'un microclimat qui évite les excès, chaud comme froid, des températures. Sur un socle de calcaire, les graves déposées lors du quaternaire permettent un drainage parfait qui, couplé à ce climat si spécial, constituent le terroir parfait pour amener le cabernet sauvignon à une maturité homogène. Les millésimes de Cos d'Estournel sont incroyablement réguliers en terme de qualité. Leurs vins possèdent une richesse et une grande profondeur de fruit, qui équilibrés par des tanins mûrs et très fins permettent une bonification longue qui peut durer, pour les meilleurs, plusieurs décennies.
L'histoire du Cos est indissociable de celle de Louis Gaspard Marquis d'Estournel, car cet homme, né sous le roi Louis XV et mort durant le Second Empire , n'eut qu'une passion dans sa vie : Cos D'Estournel. Il reconnait rapidement le potentiel des vignes dont il hérite en 1811, celles-ci se situent près du village de Cos. Le vin de Cos d'Estournel qu'il vinifie à part, remporte très vite un franc succès en France comme à l'étranger. La portée de cette réussite s'étend jusqu'en Inde, ce qui lui vaut le surnom de Maharadja de Saint-Estèphe. Célébrant ses conquêtes lointaines il agrémente ses chais de pagodes exotiques, qui donneront, plus tard, le nom du second vin du château.
En 1853, le marquis quitte ce monde alors que son domaine fut, un an auparavant, vendu au banquier londonien Martyns. Il ne vit donc pas la consécration de son château au rang de second grand cru classé lors de l'exposition universelle à Paris en 1855.
En 1889, les frères Hostein acquièrent le domaine qu'ils revendent ensuite à Fernand Ginestet, grande figure du négoce bordelais, en 1917.
Aujourd'hui
Les descendants de Ginestet cèdent le domaine à Monsieur Michel Reybier en 2000.
Depuis le millésime 2005, le Château produit un vin blanc « Cos d'Estournel blanc », en petite quantité. Sous l'impulsion de ce nouveau propriétaire, un nouveau chai et un nouveau cuvier, signé par l'architecte Jean-Michel Wilmotte, sont inaugurés en 2008.
Son dernier propriétaire, tout comme son premier, Louis Gaspard D'Estournel, poursuit cette œuvre avant-gardiste toujours à la recherche de l'excellence…
Belle année malgré des conditions climatiques changeantes.
Robe très soutenue à la frange épaisse. Nez encore réservé aux arômes de fruits noirs, myrtille. La bouche est élégante avec des tanins soyeux tendres et enrobés. Beaucoup de finesse et d'élégance. Bonne persistance du fruit. Maturité : 2008 à 2025.