Beychevelle est sans doute le plus beau château de Saint-Julien. Ses lignes élégantes ainsi que ses magnifiques parcs et jardins font l'admiration des nombreux visiteurs du Médoc. Mais Beychevelle, c'est avant tout une très grande exploitation viticole. La parcelle principale du Château se situe dans un terroir de graves garonnaises profondes, le terroir de prédilection du cabernet-sauvignon. Les vins qui en sont issus se caractérisent par un beau moelleux, des arômes subtils et épicés et une grande élégance qui définissent le style du Château.
C'est Jean-Louis Nogardet de La Valette, premier Duc d'Épernon, qui donna son nom à Beychevelle. Il était grand amiral de France. Aussi, lorsque des navires passaient devant son château, ils baissaient leurs voiles par respect pour le grand homme. «Bêche Velle » (baisse voile en Gascon) est donc devenu avec le temps Beychevelle. Le fils du Duc d'Epernon étant mort sans héritier, la propriété fut divisée en trois parties, deux d'entre elles devinrent le château Branaire Ducru et le château Ducru Beaucaillou.
En 1757 la propriété fut achetée par le Marquis Brassier de Budot , cette année-là le manoir fut détruit pour faire place au splendide château que nous connaissons aujourd'hui. Le domaine passa ensuite à l'armateur Jacques Conté, qui consacra peu de temps à l'exploitation. Aussi la réputation du domaine avait-elle considérablement baissé lorsqu'il la revendit vingt-cinq ans plus tard à son neveu, Pierre François Guestier. Le Château paiera ces années de négligence en obtenant modestement le rang de Quatrième Grand Cru classé en 1855. En 1874, la propriété est acquise par le banquier Armans Heine. Sa fille épousera ensuite Charles-Achille Fould, ses descendants resteront à la tête du château jusqu'à ce qu'il soit racheté par le groupe GMF.
Aujourd'hui…
Château Beychevelle appartient aujourd'hui à Grands Millésimes de France, détenu par les groupes Castel et Suntory et présidé depuis sa création par Aymar de Baillenx.
Depuis 1995, le groupe fait confiance à Philippe Blanc, ingénieur agronome, pour la gestion du domaine. Ce dernier est conscient des efforts accomplis depuis sa reprise et se veut confiant pour l'avenir : « Je crois que nous avons beaucoup progressé et que la situation de Beychevelle n'a jamais été aussi bonne en termes techniques et économiques. Nous sommes parfaitement dans la course des propriétés phares de Bordeaux et cela avec des investissements permanents, réguliers, mais cependant toujours raisonnables. »
Tourné vers l'avenir et fort de son passé, le château Beychevelle, comme son vin, dévoilera sa vraie dimension avec le temps.
Noté 16 en 2005-02 en barrique au château
Remarqué l'an dernier pour sa suavité et sa douceur, ce cru confirme sa grande réussite due à un grand équilibre des sensations moelleuses et grasses. Elles sont parfaitement distribuées dans tout le palais. De plus, la concentration m'apparaît supérieure au millésime précédent.
Wine Advocate # 164
Apr 2006
Robert Parker 90
Given the performance of this somewhat mystifying but beautifully situated estate in St.-Julien, we might be seeing a resurrection in quality, or at least much more consistency. A beauty in an up-front, supple, sexy style is the generous and savory, dark ruby /plum-colored 2003 Beychevelle. Medium to full-bodied with loads of fruit and glycerin, it is much more approachable than usual, but also generously proportioned and exceptionally well-balanced. Anticipated maturity: 2009-2022.
Score: 89
Issue: Mar 31, 2006
Aromas of toasted oak with chocolate, berry and meat follow through to a full-bodied palate, with velvety tannins and a medium berry and vanilla aftertaste. Pretty wine. Needs some more bottle age. Best after 2008. –JS
Avec un degré de maturité jamais atteint, le millésime 2003 est très fruité (baies noires, cerises) sans aucune note végétale, charnu, très bien équilibré avec une bonne longueur en bouche. Les tanins sont présents, mûrs, sans astringence marquée. Son élevage devrait encore lui apporter charnu et rondeur.